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BULLETIN 186
3é et 4è tr. 2009

Sommaire

Le mot du Président

Décisions du CA 11/06/09 - Nouveaux adhérents - Changements d'adresses - Nos peines.

In Memoriam - Agenda

Rencontre du 21-11-09 aux M.E.P.

LA VIE DES SECTIONS
 - Marseille-Provence
 - Nice Côte d'Azur
 - Californie

Le Cercle de l'ALAS-Les Repas à Paris

Echo du mémoire : "Où bat le coeur de Hanoi"

Francophonie, le tournant ?

Dossier :
Histoire de la manufacture de HANG KENH

Le fonds Auguste-Pavie

Actuelles

EXPOSITIONS
 - Les Buddhas de Shandong
 - Arts sacrés du Bhoutan

NOTES DE LECTURE
  
 - Le cygne de Saigon
   - Au Zenith

Le courrier des lecteurs

Bon de commande : Mémoire et Annuaire de l'ALAS

Le Message du Trésorier


ECHO DU MEMOIRE

OÙ BAT LE CŒUR D’HANOI

par Simone de SAINT-EXUPERY (1)

Ami voyageur, vous prenez à Saïgon le skymaster pour Hanoï au mois d’avril : vous quittez avec soulagement la chaleur obsédante, déprimante, la vie enfiévrée, trépidante qui laisse une impression non d’activité mais de dispersion. Et vous allez changer de monde.

L’avion atterrit à Gia-Lam dans une atmosphère grise et fraîche, ouatée de brume légère, qui donne au paysage la sobriété d’un kakémono. Cette grisaille, cette douceur de la lumière rafraîchit comme après l’éblouissement de la route, la pénombre d’une pièce aux volets clos.

L’aérogare de Gia-Lam évoque fort peu Tan-Son-Nhut, aérogare de Saïgon. Vous êtes accueilli par parents et amis, au pied de la passerelle, sur l’herbe même du terrain ; vous croyez débarquer en province. Les formalités diverses se succèdent à une cadence expéditive. Entre soi. L’entrée à Hanoï ne modifie pas cette impression. Surpris un instant par le pont Doumer, gigantesque dragon qui a soudain figé le déroulement de ses anneaux de fer au-dessus du limoneux Fleuve Rouge, vous abordez ensuite des rues paisibles, vous parcourez des avenues endormies. La rue Paul Bert (aujourd’hui rue de France) fait bien sous-préfecture après la rue Catinat de Saïgon. Certes, les bâtiments publics, théâtre, banque, université, bibliothèque, musée, palais de justice, etc… sont imposants. Sauf la cité universitaire, en dehors de la ville ; ils ont peu souffert des évènements récents et aucun d’eux ne serait désavoué par une importante ville occidentale. Mais la vie s’en retire doucement au profit de Saïgon. Trop de gens sont partis, trop d’étudiants sont aux armées. La seule animation vient des troupes de garnison et, lorsque les opérations en cours les drainent au dehors, la ville  s’attriste soudain comme une épouse abandonnée.

Cependant, vous dénombrez les cafés et petits restaurants nés de l’appétit du corps expéditionnaire qui alignent de nombreuses tables habillées de nappes à carreaux et de cendriers-réclame et attestent sur de grandes ardoises, l’excellence du rizotto et de la soupe au poulet ; vous faites le compte de vos connaissances, vous vous jetez sur le journal pour voir quels seront ce soir les films possibles et, soudain vous vous sentez pris d’une subtile angoisse, la même qui vous étreint dans une campagne lointaine en dépit de l’air embaumé d’herbes et de fleurs, car votre solitude n’a pas encore été comblée par l’âme timide des choses.

« Hanoi, dort, pensez-vous? Ne vais-je pas m’endormir aussi ? »

Ne vous découragez pas trop vite. Certaines villes ne se révèlent que lentement. Il faut les apprendre. Peu à peu, leurs charmes vous apprivoisent.

Elles ne sont pas gîtes provisoires, inhumaines combinaisons géométriques, désordre de campements hâtifs, mais constructions à l’échelle de l’homme, lentement élaborées, mûries au cours des siècles; tenaces à vivre malgré les avatars de la politique. Un noyau s’y est formé qui oriente le réseau des ruelles bourdonnantes, des larges avenues paisibles.

Où est l’âme de Hanoï ?

Les uns vous diront; c’est le grand marché, en plein  quartier vietnamien. Le marché, dans les villes d’Extrême-Orient, n’est pas seulement le carrefour où convergent toutes les ressources alimentaires d’un pays; le marché est aussi synthèse de la vie quotidienne. Non seulement l’on s’y nourrit, mais aussi l’on y boit (et chacun sait que boire est une importante formule des relations humaines), on s’y fait raser, tondre, curer les oreilles; on y joue, on y emprunte à la petite semaine, on y consulte le devin ; les illettrés y trouvent  les scribes et les lettrés des spécialistes en caractères chinois ; les affairistes, des hommes de main pour opérations délicates.

DANS UN GRAND DESORDRE D’ODEURS PUISSANTES

Allons visiter le grand marché, carrefour d’odeurs puissantes.

Voici le quartier des graines, où se résout en pluie serrée, en ruissellement de nacre le moutonnement des rizières. A côté du riz, seigneur du pays, figurent aussi les parents pauvres, maïs, mil, sésame, pois secs, cacahuètes, haricots noirs et rouges.

Voici les fruits en collines multicolores. Toute l’année on retrouve les petits citrons verts au frais parfum d’herbe foulée ; les bananes innombrables, depuis la banane de Nam-Dinh grosse comme le pouce et qui fond dans la bouche comme une cuillerée de crème, jusqu’aux longues bananes vertes dont les régimes balancés au-dessus des marchandes semblent lustres pour fêtes sylvestres ; les papayes, tantôt fades, tantôt parfumées de rose ou d’abricot ; suivant les saisons, ce sont les oranges vertes de Vinh, les sanguines de Bo-Ha, les goyaves jaunes ou roses qui font de délicieuses gelées ; les ananas hérissés qu’il faut tailler savamment , fûts cannelés pour extirper les piquants qui en gâteraient la saveur ; les pastèques fendues révélant de précises coupes anatomiques, les pommes cannelles à la chair fondante, véritable pâtisserie ; et les letchis et les longanes à la pulpe transparente acidulée, et les jamboses insipides mais faits de jade vert et de quartz rose, les poivrons doux et les piments de feu, les muricies, énormes baies orangées qui laissent sourdre de leurs flancs crevés des caillots sanguinolents qui sont des graines…

Voici les légumes. Je ne présenterai pas les légumes occidentaux, acclimatés, prospères, mais qui ont perdu leur saveur originelle. Voici les légumes du cru: tubercules aux formes étranges, tourmentées qui semblent avoir souffert pour émerger de la terre ; fleurs de bananier qui sont des cœurs flamboyants : pousses d’aréquier au goût de noix ; pousses de bambou plus amères ; haricots germés, liserons d’eau ; feuilles de menthe, coriandre, origan et autres herbes aromatiques, accompagnement obligatoire des nems, ce délicieux mets vietnamien fait de champignons, de vermicelles et de porc haché. Et les cucurbitacées pansues, mafflues, étirées en longs phallus ou renflées en sphères inégales, et les melons d’eau, et les concombres et les gombos originaires de l’Inde et qui sont des gousses farcies de graines onctueuses…

Voici le quartier des viandes: cochons dépecés en petit tas de chair blanche et rose, en tremblotements de lard; boeuf lie de vin; montagnes fumantes de déchets violacés. A l’étal du charcutier brillent, vrais masques de mimes, les canards et les poulets laqués suspendus en frise au-dessus du grouillement des saucisses, des cylindres de gio, ce succulent cervelas de porc cuit dans des feuilles de bananiers et parfumé de cannelle.

Fuyons le quartier des poissons et sa boue gluante ; l’agonie des poissons de rizières, noirs et moustachus, qui ne se résignent pas à mourir et prolongent des soubresauts  pathétiques ; les cadavres des poissons de mer, créatures féeriques en robes étincelantes ; les crabes hébétés ou hargneux ; les paniers de crevettes translucides, petites momies ciselées dans la nacre ; fuyons aussi la volaille entassée dans des paniers trop étroits que les bêp sans pitié emporteront tête en bas, pattes ficelées au guidon de leur bicyclette. Saturés d’odeur et de mort lente, gagnons la marchandise qui ne se mange pas, les objets votifs en papier brillant destinés à honorer l’autel des ancêtres ; les jouets en pâte de riz coloriée, d’un goût naïf et charmant : petits arbres chargés de colombes, énormes corolles dans des pots minuscules ; poissons harnachés de nageoires démesurées, crabes bleus, jaunes et verts, toutes pinces dehors : une faune et une flore lilliputiennes s’offrent à nous, sans compter maisons, ameublement et vaisselle, dont le seul
inconvénient est de se déliter très vite à l’humidité ;

Voici les étalages de faïences et de verreries. Au milieu de la camelote occidentale et japonaise, bientôt supplantée elle-même par la hideuse et anonyme matière plastique, choisissons les bols, les théières, les pots en forme de vase, les assiettes en forme de coupes, modèles à la grâce immuable, faits d’une pâte grossière mais que des artistes inconnus ont décorés d’une branche de fleurs, d’un paysage édénique, d’un poisson, d’un oiseau, d’un sigle chinois jamais le même parce que peint à la main et que, contrairement à la machine, la main chaque fois invente…

LES LIENS QUI SE TISSENT ENTRE L’HOMME ET LE CIEL

Mais le grand marché n’est pas le cœur de la ville. Il n’en est que le ventre. Le cœur de la ville est recueillement et méditation. Si des liens se tissent entre l’homme et les choses, des liens tout aussi impérieux se tissent entre l’homme et le ciel. Si assujetti qu’il soit à des problèmes matériels et urgents, l’homme fait d’un corps et d’une âme est préoccupé d’irréel. Il lui faut échapper un instant à ses soucis terrestres, essayer de percevoir l’incommunicable. Il lui faut échapper un instant à ses soucis terrestres. Alors, il fuit la foule oppressante, le bruit, les cris, les occupations sordides, il se réfugie dans la solitude et la méditation.

Je vous mènerai au cœur de la ville…

Au cœur de la ville est un petit lac de jade. Les arbres qui peuplent ses rives le ceignent de leurs bras noueux ou lisses, les saules y trempent leurs chevelures. Au printemps, les flamboyants allument une à une leurs torches et tachent de pourpre l’eau verte. Puis ils s’éteignent sous les pluies d’été et le lac ne reflète plus que la verdure, le ciel et les nuages qu’y promène le vent. Il reflète aussi deux pagodes. La première est un petit temple solitaire sur son socle d’herbe. Sans doute, le  Dragon de Jade, génie du lac, vient-il se reposer sous ses délicates arcades et rêver au temps où, métamorphosé en épée, il se laissait prendre dans les filets du pauvre pêcheur Lê-Loi. Devenu grâce à l’épée miraculeuse un brillant guerrier, Lê-Loi se couvrit de gloire en arrachant son pays à la domination chinoise et fonda la dynastie postérieure des Lê.

  • Mais, se dit le Dragon, nous sommes encore en guerre. Et il récite une inscription gravée sur la stèle de  l’île voisine, l’île de Ngoc-Son ou Montagne de Jade et qu’il a eu tout le loisir d’apprendre pendant les nuits de lune :

La ville de Thang-Long (Dai-La, Thang-Long ont été les noms anciens de Hanoï) était autrefois une ville littéraire, mais elle a à plusieurs reprises tellement souffert de la guerre que les anciens monuments ont été presque tous ruinés….

Cependant Thang-Long est restée ville littéraire. Et il voit avec satisfaction passer sur les bords du lac des étudiants qui le regardent sans le reconnaître; les génies invisibles au commun des mortels ne se manifestent qu’à de rares élus…

« POUR ECRIRE AU CIEL BLEU… »

Le Dragon de Jade a une rivale. Cette rivale est une tortue. Car les légendes ne sont pas d’accord. Dans l’une c’est un dragon qui se change en épée. Dans l’autre, c’est une tortue qui arrache l’épée des mains de Lê-Loi et se précipite avec elle au fond du lac. Les tortues, comme on le sait, sont peu combatives. Peut-être tortue et dragon ne sont-ils que les avatars d’un même génie, tour à tour bouillant d’ardeur et amoureux de la vie paisible.

Deux autres temples s’élèvent sur l’île de la Montagne de Jade. Montagne est un grand mot pour cette petite éminence. Mais on ne saurait être trop dithyrambique quand il s’agit de la demeure d’un dieu. Un léger pont de bois, d’un rose de lotus fané, la relie à la rive. Du boulevard Francis Garnier (aujourd’hui Dinh Tiên Hoang) on accède à ce pont par une porte majestueuse et une petite allée dallée de briques, entre deux murs, sur lesquels les arbres ont pleuré des larmes vertes. C’est la Voie Triomphale de la  Littérature. Elle était autrefois décorée des deux attributs indispensables, le pinceau et l’encrier. Le pinceau en forme d’obélisque domine encore un tumulus à gauche de la porte. Plusieurs inscriptions y sont gravées dont l’une est charmante : « Pour écrire au ciel bleu ».

L’encrier porté par trois grenouilles ornait le faîte du portail qui, un peu plus loin, enjambe l’allée. Dumoutier a donné de ces monuments une description minutieuse et a laissé la traduction de leurs sentences et inscriptions. Mais, de son temps, le portique de l’encrier s’ornait d’un petit escalier extérieur qui a disparu ainsi que, plus récemment, l’encrier et les trois grenouilles.

Puis on s’engage sur le pont d’un rose pâli qui mène à « la région merveilleuse… dont la beauté…n’a pas plus de limites que le vent et la lumière… cet admirable site est devenu le rendez-vous des lettrés…ici, tout les réconforte, tout les inspire, la terre, l’eau, la montagne, l’eau et la brise..

Véritablement l’on change de monde.

A quelques pas de la bruyante rue de la Soie, des tramways, des autos, de la foule, des boutiques et du cinéma, l’île de la Montagne de Jade est un refuge de calme poésie. Est-il rien de plus ravissant que ses deux temples encadrés de verdure et d’eau. D’étincelantes fleurs d’hibiscus éclaircissent le sombre feuillage. Des crocus roses fleurissent les passages dallés. Des branches énormes affleurent la surface du lac. Les palpitations des vagues expirent sur les marches qui descendent sous l’eau pour permettre aux barques d’accoster en toute saison.

Le temple nord, construit sur la partie la plus saillante de l’île, est dédié au génie de la guerre, Quang Dê, général chinois de la dynastie des Han. A gauche et à droite, deux autels consacrés respectivement à Thanh-Hoanh, le dieu des remparts, et à Tran-Hung-Dao, général vietnamien. Dans une niche, le cheval de Quang-Dê, Lapin Rouge; dans une autre niche, sa hallebarde, Dragon  bleu, dont le poids paraît respectable. Des grues admirablement stylisées, haussent çà et là leur col élégant avec une majesté naïve.

Le temple sud est dédié à Van-Xuong, le génie de la littérature. Et ce culte a plus d’adeptes que celui de Quang-Dê, dieu de la guerre. Au milieu des ors qui luisent doucement dans la  pénombre, de l’odorante fumée des bâtonnets d’encens, les fidèles viennent se prosterner pendant que l’officiant chantonne les prières rituelles scandées par le petit tambour de bois au rythme insistant et rapide. Il faut adjurer le dieu sans répit, le fatiguer d’invocations, le forcer à tourner ses regards vers cette terre déshéritée, lui qui, rayonnant de vertu parfaite, siège dans la Grande Ourse, au palais des Six Etoiles.

PLUME, EPEE : CONSTRUCTIONS NOUVELLES

 A l’extrémité Sud de l’île s’étendait une belle terrasse fermée par une balustrade. Une stèle érigée sous un portique relatait les mérites de Van Xuong. Tous les donneurs d’ex-voto, tous les rédacteurs de sentences célébraient à l’envi le charme de ce lieu, fait de frondaisons, d’eau miroitante, et plus encore de la sérénité qui émane de tout sanctuaire où la continuité des prières a, comme un encens, purifié et spiritualisé l’atmosphère.

La terrasse a été quelque peu malmenée, la balustrade a disparu ainsi que la stèle pendant les évènements de 1945-1946. Le portique reconstruit, flambant neuf, écrase un peu ce coin charmant où précédemment la végétation était reine. Mais le petit lac luit toujours comme une laque verte enchâssée dans des frondaisons si serrées qu’elles masquent les constructions des hommes et que l’illusion de solitude est complète.

Leurs prières terminées, les fidèles regardent pensivement mourir le jour, le couchant dénouer ses écharpes roses…

Ravissant petit lac de jade, quelles idylles se sont jouées sur tes rives? Quelles tragédies as-tu recouvertes? Tu ressembles au peuple qui t’entoure. Un formalisme millénaire lui apprend à dissimuler le drame derrière le sourire. Tu recèles en tes eaux calmes avec les corps des belles suicidées un dieu aventureux qui veille aux destinées du   pays, une tortue paisible qui, lasse de guerre, arrache l’épée des mains du combattant. L’île de Ngoc-son oppose aussi deux divinités rivales: le dieu de la guerre au visage fulgurant, Quang Dê, mort de mort violente après tant d’actions d’éclat ; Van Xuong, dieu de la littérature « nom à jamais célèbre sous le ciel »… Notre vie ainsi oscille entre deux pôles : l’action et la pensée. Vient le temps où les jeunes gens abandonnent la plume pour l’épée et cimentent de leur rang les constructions nouvelles ; vient le temps où dans la paix retrouvée, l’épée-dragon s’enfonce sous les eaux et le livre se rouvre au passage interrompu.

Petit lac de l’Epée, Montagne de Jade, que d’ombres chuchotantes hantent le soir vos rives. Alors les amoureux qui se promènent confiants, la main dans la main, s’arrêtent, étonnés: une présence les a frôlés. Ils se rapprochant l’un de l’autre, car on est plus fort à deux contre les ombres, et la confiance des amoureux est invincible. Serait-ce la Mort ? Non, ce n’est que le vent du soir. Un sanglot s’est brisé tout près d’eux. Mais ce n’est que l’eau qui palpite. Quel est ce reflet au milieu du lac? Les écailles du Dragon de jade et de la déesse Tortue brillent-elles ainsi sous les étoiles?

Emus, délicieusement troublés, ils se serrent un peu plus l’un contre l’autre et voient surgir d’un palmier déchiqueté l’ongle étincelant de la lune…


(1) INDOCHINE, SUD EST ASIATIQUE n°12 – Novembre 1952
Simone de Saint-Exupéry (1898-1978), sœur d’Antoine qui la surnommait  « Monot », diplômée de l’école des Chartres, archiviste paléographe et écrivain, a effectué sa carrière de chartiste pendant 25 ans, à Hanoï et à Saïgon.